Les orpailleurs, Thierry Jonquet


Le défi de lecture Printemps du polar progresse gentiment au rythme de mes insomnies successives - mais c'est normal que je prenne un peu d'avance, après tout, aurais-je vraiment beaucoup le temps de lire ces prochaines semaines ? Rien n'est moins sûr.

Nous voilà dans un polar français "classique", qui n'est pas vraiment un thriller comme l'affirme la couverture (d'ailleurs assez laide), mais plutôt un policier type enquête, un peu à la manière d'un Fred Vargas (voir par exemple Un lieu incertain).

C'est la bonne découverte du week-end ! J'avais déjà lu La Belle et la Bête, il y a un moment déjà, qui relevait davantage du style de Japrisot.

De quoi est-il question ? Le cadavre d'une jeune femme est retrouvé dans un squat sordide ; sa main droite est tranchée au niveau du poignet. L'enquête ne donne pas grand chose, jusqu'à ce que la police découvre un second corps, celui d'une peintre d'origine polonaise, auquel manque encore la main droite. L'enquête découvre peu à peu le lien unissant les deux affaires, tandis que l'assassin court toujours ...

Les personnages - depuis Rovère, le commissaire un peu déglingué (et il y a de quoi), au surprenant Dimeglio, plus slavophone qu'on ne le pense, en passant par les deux jeunes magistrates (Maryse et son bodybuilder, Nadia et son piano), sont très attachants et profonds, pleins de failles ; je ne sais pas s'ils font partie d'une série, mais je les retrouverais avec plaisir (après une rapide recherche, je constate qu'ils sont réunis dans Moloch, un autre roman de Jonquet).

Jonquet a un vrai talent de conteur, qui rappelle d'autres auteurs de "rompols" français (toujours Vargas), un style bien agréable. L'intrigue policière est plutôt bonne, menée à son terme avec un suspense maîtrisé.

Je vous le recommande plutôt chaudement !

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