Nagasaki, Eric Faye


"Il ne restait que huit centimètres de boisson, contre quinze à mon départ ... Quelqu'un s'était donc servi. Or, je vis seul ..."

Un scénario a priori étrange et inquiétant. Le narrateur, un homme plutôt antipathique, découvre, sans trop y croire, qu'une inconnue profite de son absence pour habiter son logement à son insu. Après enquête, cette intrusion dure depuis un an en secret.

Récit à deux voix (le narrateur ... puis la narratrice), Nagasaki trouble et questionne. Avec des personnages fragiles comme du papier de riz, Eric Faye nous entraîne sur les fausses pistes : cheminement intérieur ? Critique sociale ? Paranoïa ?

"J'avais affaire à un cas anormal, et j'ai senti sur moi passer l'ombre de la peur".

Au final ce sont bien les ombres sinistres et tristes du Japon contemporain, qui décidément inspire bien des auteurs français (voir par exemple Le coeur régulier) avec cette aura toujours fascinante et nimbée de l'étrange et totale altérité blessée. La Bombe n'est jamais loin (voir la série des délicats Shimazaki) et remet en cause l'universalité de l'humain.

"La femme d'aujourd'hui sait qu'il ne faut pas laisser les souvenirs rebondir dans le palais des miroirs ; ils deviendraient fous, comme une mouette qu'on enfermerait par mégarde dans une salle".

Commentaires

  1. Le résumé de ce livre me fait penser au film Les locataires de Kim Ki Duk, mais lui est coréen......

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