Monsieur Ripley, Patricia Highsmith


Un nouveau roman du Printemps du polar ...

M. Greenleaf, richissime américain, possède une entreprise qui fabrique des voiliers. Il voudrait que son fils, Richard dit Dickie, reprenne la direction. Mais Dickie préfère prendre le soleil et faire du bateau sur la côte amalfitaine (tu m'étonnes). M. Greenleaf dépêche alors Tom Ripley, une vague connaissance désargentée de son fils vivant de combines diverses, en Europe pour tenter de le raisonner.

"Charley avait dû dire à M. Greenleaf que Tom était un garçon intelligent, plein de bon sens, scrupuleusement honnête et tout disposé à rendre service. Ce qui n'était pas tout à fait exact" (page 11).

Arrivé en Italie, l'ambitieux Tom Ripley approche progressivement Dickie pour s'en faire un ami, tout en profitant de l'argent envoyé par le père pour se prélasser en Italie sans réellement s'acquitter de sa mission. Marge, la petite amie de Dickie, ne l'aime pourtant pas beaucoup, le prenant pour un parasite (ce qu'il est assez, du reste). Des tensions se développent dans ce trio, Dickie commence à devenir méfiant et à se lasser de la compagnie de Tom, pourtant prêt à tout (et ce n'est pas un vain mot) pour s'approprier la vie de rêve de Dickie.

"Une idée merveilleuse venait de le frapper. Il pouvait devenir lui-même Dickie Greenleaf" (page 113)

Une ambiance folle, entre la vie de la jeunesse dorée américaine qui écume les villes d'Europe dans les années 1950, assez délicieusement désuette, et les troubles de la manipulation et de l'usurpation d'identité. Un vrai roman psychologique, presque un thriller, où à chaque instant un mot, un geste, un objet menace de tout faire basculer. Le personnage de Ripley, amoral au possible, est carrément fascinant, incroyablement subtil, avec sa faculté de rebondir en toutes circonstances ("Tout finissait toujours par s'arranger. C'était la philosophie de Tom Ripley" page 16). Impossible de lâcher M. Ripley une fois qu'on l'a ouvert (c'est garanti).

Pervers et démoniaque, du grand Highsmith. A prolonger par le visionnage de Plein soleil (splendide Delon), préférable au remake américain pâlichon du Talentueux M. Ripley.

Commentaires

  1. et d'un!
    je viens de finir M Ripley.
    j'avais auparavant vu le film avec Jude LAW donc je pensais ne pas apprécier et bien non dévoré en 2 jours au soleil dans mon lit
    la machination les personnages le style bien
    je crois que j'aimerais lire un autre ripley pour voir!
    je continue

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  2. Je suis contente que ça t'ait plu ! Moi aussi je me suis dit que j'allais essayer la suite, pour suivre le fascinant Tom Ripley. Le deuxième, c'est vraisemblablement "Ripley et les ombres"

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