Excellent et quasi-culte, La sanction est un roman hors-norme. Je découvre à cette occasion les éditions Gallmeister, consacrées à la littérature américaine, et qui inaugure une collection de poches.
Jonathan Hemlock, ancien alpiniste et séduisant professeur d'art au train de vie dispendieux, est, à ses heures perdues, un tueur à gages, l'un de ceux qui exécutent les "sanctions" d'une mystérieuse organisation de sécurité intérieure, le CII. Un peu fatigué de cette vie, il souhaite "raccrocher" et se consacrer à la contemplation des œuvres d'art qu'il a accumulé par ces activités douteuses.
Pourtant, le CII lui propose une dernière sanction, en représailles au meurtre d'un agent par l'organisation ennemie. Il s'agit d'une mission très spéciale, puisque la cible à abattre est un alpiniste qui participe à une périlleuse mission, l'ascension de l'Eiger par la face Nord, mission à laquelle Hemlock va devoir prendre part. Le voilà donc qui rechausse ses crampons après l' entrainement intensif que demande cette montagne exigeante. Seul problème : il ignore lequel de ses trois compagnons de cordée doit être éliminé ...
Auteur impénétrable, mais plume acérée, Trevanian entraîne son lecture à un rythme effréné dans cette aventure (et pas besoin d'aimer l'alpinisme pour se laisser prendre au jeu) ; difficile de lâcher La sanction, méfiez-vous !
Dans une ambiance délicieusement seventies, on croise de faux espions grotesques, de vrais méchants, un héros désabusé, des histoires de haine, d'adultère et de trahison. Mais ce qui est incontestablement le plus réussi et le plus original, c'est l'aspect parodique de ce roman, mi-roman d'espionnage , mi-polar, drôle (voire tordant) et dramatique à la fois, avec une construction très fine. On est au deuxième (ou peut-être même au quatrième ?) degré, une dimension qu'Eastwood ne semble pas vraiment avoir perçu dans son adpatation (The Eiger sanction, 1975).Au départ, on sourit, voire on rit franchement (réussite de la parodie), et puis l'intrigue prend le dessus (réussite du polar) et enfin on dévore littéralement (réussite du thriller psychologique) ; toutes les composantes sont maîtrisées dans une grande fluidité, avec une exploitation intelligente de tous les clichés du genre. La critique non plus n'est pas loin, avec une dénonciation, en filigrane, de la CIA et de la politique extérieure américaine.
Si vous avez aimé La Sanction, vous aimerez peut-être aussi The Blonde ou A toute allure, deux romans de Swierczynski ou encore les exellents Salem (Nager sans se mouiller, Aller simple). Dans un style un peu différent, vous pouvez aussi essayer d'autres titres des éditions Gallmeister, comme L'homme qui marchait sur la lune.
Bref, du bon, du très bon, hautement recommandable, valeur sûre et garantie !
Jonathan Hemlock, ancien alpiniste et séduisant professeur d'art au train de vie dispendieux, est, à ses heures perdues, un tueur à gages, l'un de ceux qui exécutent les "sanctions" d'une mystérieuse organisation de sécurité intérieure, le CII. Un peu fatigué de cette vie, il souhaite "raccrocher" et se consacrer à la contemplation des œuvres d'art qu'il a accumulé par ces activités douteuses.
Pourtant, le CII lui propose une dernière sanction, en représailles au meurtre d'un agent par l'organisation ennemie. Il s'agit d'une mission très spéciale, puisque la cible à abattre est un alpiniste qui participe à une périlleuse mission, l'ascension de l'Eiger par la face Nord, mission à laquelle Hemlock va devoir prendre part. Le voilà donc qui rechausse ses crampons après l' entrainement intensif que demande cette montagne exigeante. Seul problème : il ignore lequel de ses trois compagnons de cordée doit être éliminé ...
Auteur impénétrable, mais plume acérée, Trevanian entraîne son lecture à un rythme effréné dans cette aventure (et pas besoin d'aimer l'alpinisme pour se laisser prendre au jeu) ; difficile de lâcher La sanction, méfiez-vous !
Dans une ambiance délicieusement seventies, on croise de faux espions grotesques, de vrais méchants, un héros désabusé, des histoires de haine, d'adultère et de trahison. Mais ce qui est incontestablement le plus réussi et le plus original, c'est l'aspect parodique de ce roman, mi-roman d'espionnage , mi-polar, drôle (voire tordant) et dramatique à la fois, avec une construction très fine. On est au deuxième (ou peut-être même au quatrième ?) degré, une dimension qu'Eastwood ne semble pas vraiment avoir perçu dans son adpatation (The Eiger sanction, 1975).Au départ, on sourit, voire on rit franchement (réussite de la parodie), et puis l'intrigue prend le dessus (réussite du polar) et enfin on dévore littéralement (réussite du thriller psychologique) ; toutes les composantes sont maîtrisées dans une grande fluidité, avec une exploitation intelligente de tous les clichés du genre. La critique non plus n'est pas loin, avec une dénonciation, en filigrane, de la CIA et de la politique extérieure américaine.
Si vous avez aimé La Sanction, vous aimerez peut-être aussi The Blonde ou A toute allure, deux romans de Swierczynski ou encore les exellents Salem (Nager sans se mouiller, Aller simple). Dans un style un peu différent, vous pouvez aussi essayer d'autres titres des éditions Gallmeister, comme L'homme qui marchait sur la lune.
Bref, du bon, du très bon, hautement recommandable, valeur sûre et garantie !
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Réagissez !