Dans un environnement indéterminé, mais qui emprunte beaucoup aux Balkans et à leurs mythes, deux villes : Beszel et Ul Qoma. Deux villes non seulement voisines, mais partageant un même territoire, deux villes en miroir, comme les deux faces d'une même réalité urbaine, deux villes aux destins divergents mais inextricablement liés. Nul ne sait vraiment quand ni comment, mais les deux villes ont autrefois, avant le Clivage, formé un tout, et elles en conservent les traces sous la forme de très nombreux points de contacts : l'Unicipe, la frontière officielle par laquelle s'opère tous les échanges, mais aussi une multitude d'espaces "tramés" permettant de se jouer des règles et d'entrevoir l'autre ville - voire de la rejoindre.
Car Beszl et Ul Qoma sont étanches, et fonctionnent comme des réalités distinctes, aux frontières étroitement contrôlées. Les habitants doivent respecter à la lettre de strictes consignes de séparation ; la Rupture, puissante force d'intervention nimbée d'une aura de mystère, veille sur leur stricte application, au prix d'un arbitraire. Chacun apprend dès l'enfance à "éviser" avec soin, à ne pas voir ce qui ne doit pas être vu, de telle sorte que les uns vivent aux côtés des autres en s'ignorant mutuellement, dans un climat de peur et de paranoïa.
C'est dans cet univers très noir, sublime et mystérieux que l'inspecteur Borlu, de la brigade des crimes extrêmes de Beszl, doit mener l'enquête qui lui a été confié sur la mort d'une jeune femme. Cette jeune universitaire étrangère s'était attirée les foudres des milieux extrémistes de la ville ; mais la piste est remise en question lorsqu'on découvre que le corps de la victime a été abandonné côté Beszl, mais que le meurtre a eu lieu côté Ul Qoma. Or le passage de l'une à l'autre des cités est rigoureusement interdit et représente le tabou ultime. Borlu est donc officiellement dépêché de l'autre côté pour coopérer avec la police locale, dans une affaire qui se déroule dans un flou juridique bien complexe, et qui interpelle les fondements même de la séparation et du fonctionnement des deux cités.
Attention : très très bon bouquin ! Un régal de bout en bout. China Miéville développe une imagination créatrice de mondes, une capacité talentueuse à immerger son lecteur dans une réalité alternative - qui ne l'est peut-être pas tant ! - et un sens très sûr du tempo. Une intrigue emballante,
habillée d'une belle mélancolie, et un propos passionnant, au service duquel l'image de la ville et de son double entremêlé, ombre ou fantôme, fonctionne à merveille. Recommandé sans réserve !
Trouvé au détour d'une recherche : un étudiant en architecture relève le pari insensé de cartographier The City and the City : on trouve ça ici, et c'est épatant !
Car Beszl et Ul Qoma sont étanches, et fonctionnent comme des réalités distinctes, aux frontières étroitement contrôlées. Les habitants doivent respecter à la lettre de strictes consignes de séparation ; la Rupture, puissante force d'intervention nimbée d'une aura de mystère, veille sur leur stricte application, au prix d'un arbitraire. Chacun apprend dès l'enfance à "éviser" avec soin, à ne pas voir ce qui ne doit pas être vu, de telle sorte que les uns vivent aux côtés des autres en s'ignorant mutuellement, dans un climat de peur et de paranoïa.
C'est dans cet univers très noir, sublime et mystérieux que l'inspecteur Borlu, de la brigade des crimes extrêmes de Beszl, doit mener l'enquête qui lui a été confié sur la mort d'une jeune femme. Cette jeune universitaire étrangère s'était attirée les foudres des milieux extrémistes de la ville ; mais la piste est remise en question lorsqu'on découvre que le corps de la victime a été abandonné côté Beszl, mais que le meurtre a eu lieu côté Ul Qoma. Or le passage de l'une à l'autre des cités est rigoureusement interdit et représente le tabou ultime. Borlu est donc officiellement dépêché de l'autre côté pour coopérer avec la police locale, dans une affaire qui se déroule dans un flou juridique bien complexe, et qui interpelle les fondements même de la séparation et du fonctionnement des deux cités.
Attention : très très bon bouquin ! Un régal de bout en bout. China Miéville développe une imagination créatrice de mondes, une capacité talentueuse à immerger son lecteur dans une réalité alternative - qui ne l'est peut-être pas tant ! - et un sens très sûr du tempo. Une intrigue emballante,
habillée d'une belle mélancolie, et un propos passionnant, au service duquel l'image de la ville et de son double entremêlé, ombre ou fantôme, fonctionne à merveille. Recommandé sans réserve !
Trouvé au détour d'une recherche : un étudiant en architecture relève le pari insensé de cartographier The City and the City : on trouve ça ici, et c'est épatant !
Je ne sais pas comment est le livre, mais la chronique en tout cas met l'eau à la bouche. Merci ! Je note cette référence comme futur achat, c'est sûr
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