La trame est a priori tentante : Louise Cantor, une archéologue suédoise, quitte son chantier de fouilles en Grèce pour trouver son fils mort à Stockholm. D’emblée, la mère ne croit pas à la thèse de la police qui affirme qu’il s’agit d’un suicide : cela ne ressemble tellement pas à son fils ! Et ce qu’elle va découvrir par la suite, dans sa quête désespérée de la vérité, lui ressemble encore moins. Entre Stockholm, Maputo et Xai-Xai, Louise mène son enquête … jusqu’où la conduira-t-elle ?
Vue de Maputo, où se déroule une partie de l'enquête de Louise
J’ai un avis mitigé, mettons « moyen – bon » sur le livre. Déjà, je l’ai trouvé un peu lent à l’allumage, mais c’est un bon diesel, une fois qu’il est lancé, il roule bien, et adopte même un rythme de thriller parfois assez effréné (voire les scènes angoissantes sur la plage de Xai-Xai ou chez le suédois !), qui m’a tenu en haleine deux nuits d’insomnie d’affilée – même si Louise passe son temps à prendre l’avion, et que c’est à la longue un peu fatigant.
L’autre point positif, c’est qu’il s’agit vraiment, on le sent bien, d’un livre écrit « avec les tripes » : Mankell est véritablement indigné, et il le montre. C’est un roman très noir, et que l’on sent sincère, ce qui est assez touchant.
En colère contre quoi ? Contre le drame du Sida en Afrique. Mais finalement, un peu comme dans Un Don, ce qui pourrait constituer le propos du livre (à savoir l’attitude scandaleuse des laboratoires et des pays riches) est un peu relégué au second plan, alors qu’il y a là un sujet exceptionnel. Et puis l’histoire se finit un peu en « eau de boudin » mais chut ! je n’en dirais pas plus.
Sur un sujet proche, et par un autre auteur européen qui vit aujourd’hui en Afrique, je vous recommande La Constance du jardinier de John Le Carré (livre bien supérieur au film qui lui-même n’était pas mal), qui est, à mon sens, un peu meilleur d’un point de vue littéraire, mais je crois que l’objectif n’est pas tout à fait le même.
Le cerveau de Kennedy reste néanmoins un bon polar, même si j’ai préféré d’autres Mankell.
Paru en 2005 (en suédois) – en poche chez Points, 8 euros – 425 pages.
Dis donc, t'es super rapide, je croyais qu'on avait tout l'été pour lire les deux bouquins! J'attends d'être parti pour débuter la lecture mais je pense commencer par l'autre. De toute façon, on te tient au courant depuis l'Argentine!
RépondreSupprimerOui oui on a tout l'été, mais ces jours-ci je fais des heures de train ; et puis pour cet été j'ai emmené Les étoiles du Sud, la suite des Pays Lointains de Julien Green que j'avais lu au Portugal l'été passé ... le bon gros pavé (qui ne te plairait pas du tout je crois)
RépondreSupprimerNon là c'est trop rapide pour moi ! Je n'ai même pas eu le temps d'acheter les livres ! Bon, je n'ai pas lu ton commentaire pour ne pas me laisser influencer et je me jette dedans dès demain !
RépondreSupprimerC'est bien, tu es raisonnable ! Pour une fois j'ai pris de l'avance, car la dernière fois j'étais vraiment à la bourre !
RépondreSupprimeroui moi aussi je n'ai pas encore acheté le livre je viens de finir plein de petits bouquins sympas et je viens d'entamer un pavé de jim harrison je vois que les autres fidèles nous donnent du temps!!
RépondreSupprimerChic ! qu'est-ce que tu as lu de beau ces temps-ci ? Et que lis-tu de Jim Harrison ? Dalva ?
RépondreSupprimerc'est quoi les livres de green?
RépondreSupprimerDeux très grands romans qui forment une fresque quoi doit aller chercher dans les 2000 pages en tout. C'est l'histoire d'une jeune Anglaise qui débarque aux Etats-Unis, quelques années avant la Guerre de Sécession, suite à un revers de fortune dans sa famille. Elle doit s'adapter à la société bien particulière du Sud esclavagiste, avec ses codes et son conservatisme. A la fois roman d'amour, roman d'apprentissage et roman historique. J'ai lu le premier et j'adooore, c'est une sorte d'Autant en emporte le vent, mais en très très bien !
RépondreSupprimerles green je vais me les acheter j'allais d'ailleurs faire mes courses sur internet fnac je vais les ajouter
RépondreSupprimerj'ai lu:
elle s'appelait sarah de Tatiana de Rosnay sur la tragédie du vel d'hiv j'aime les livres qui parlent de cette période
le premier pancol les crocodiles j'y suis allée pas franchement et en fait c'est pas mal
le jim harrison la route du retour reprend des thèmes et personnages de dalva que je n'ai paslu! c'est le titre qui m'a plu toujours se tenir aux titres
en reference à la route de Kerouac que je n'ai toujours pas lu quelle honte!
J'espère que les Green vont te plaire. Tatiana de Rosnay, c'est pas si mal ; elle a été très touchée par le thème de la rafle du Vel d'Hiv, qu'elle aborde même indirectement lorsque ce n'est pas le sujet principal du livre, par exemple dans La mémoire des murs. Sur la Route c'est mythique !! Je crois que Vincent l'a lu lui aussi !
RépondreSupprimerje viens de finir le cerveau de kennedy.
RépondreSupprimerun peu déçue, le titre m'avait beaucoup plu, toujours cette obsession du titre!
une mère qui perd son fils déjà pas drôle, un peu difficile à suivre dans les voyages, aller, retour de louise, la mère.
le sujet du sida et les délaissés africains sont des sujets très porteurs
au moment de la mort de lucinda j'ai trouvé le livre bien trop vite terminé, et on reste sur sa fin, faim...
par contre certains personnages sont supers
le père qui sculpte sur les arbres, aron le mari mystérieux
Encore une fois je partage tout à fait tes impressions. Le bouquin laisse malheureusement une sensation d'inabouti, comme si Mankell s'était en quelque sorte "arrêté" en cours de route, n'avait pas porté le projet jusqu'au bout, alors qu'il y a effectivement beaucoup à faire avec le sujet. Aron est très bien, on dirait un peu un personnage de Tabucchi.
RépondreSupprimerJe trouve aussi que ce livre laisse un goût d'inachevé mais j'ai tout de même apprécié sa lecture. J'ai aimé la compagnie du personnage principal Louise Cantor et j'ai aimé la suivre d'un bout à l'autre du monde dans sa quête de la vérité sur la mort de son fils. Ce qui m'a plu c'est ses voyages, les changements de décors et d'ambiances. Magré tout le dénouement (?) est décevant et le titre du livre reste pour moi très énigmatique. Je poursuivrai cependant la découverte de cet auteur avec d'autres titres...
RépondreSupprimerMadeline
En ce qui concerne "Hiver arctique", je suis mitigée. Un livre facile à lire, super pour les longs trajets en bus de cet ét". Cependant j'ai trouvé l'histoire (et surtout son dénouement) un peu simpliste. J'ai aimé le fait que l'histoire se déroule en Islande, c'est original! Comme pour "Le cerveau de Kennedy", je poursuivrai tout de même volontier la découverte de cet auteur avec d'autres titres...
RépondreSupprimerMadeline
Je ne peux hélas pas vous dire car je n'ai pour l'heure lu que la première moitié. Pour un autre titre, Madeline, je te recommande "La femme en vert" un de ses premiers je crois, qui est plus court, assez bien fichu, et comme toujours entremêle passé et présent, un assez chouette polar.
RépondreSupprimerPourrais-tu par contre m'envoyer ton hiver arctique par la Poste (en enveloppe kraft simple mais bien scotchée, ça passe et c'est pas super cher) ? Je te revaudrai ça en t'envoyant un autre roman de ton choix.
D'accord pour le dénouement, on dirait presque que le roman n'est pas fini, on ne comprend pas bien où il veut en venir ... De cet auteur il paraît que "Le retour du professeur de danse" est très bien, mais je ne l'ai pas lu.
RépondreSupprimerle roman noir islandais est toujours intéressant et dépaysant mais j'en ai lu de lui mieux la femme en vert, la voix et la cité des jarres.
RépondreSupprimerle problème de l'immigration qui n'est pas le même que chez nous est assez bon à lire
l'enquête est moyennement menée
Bon, j'ai fini mes devoirs de vacances, j'ai tout lu!
RépondreSupprimerJe commence par le cerveau de Kennedy que j'ai fini la semaine passée. J'ai bien aimé même s'il est vrai que l'histoire met un peu de temps à se mettre en route. Le côté sombre de l'histoire est vraiment intéressant ainsi que la paranoïa complète de l'héroïne qui nous amène nous aussi à imaginer le pire. L'histoire s'accélère bien vers le milieu du livre et là, il devient difficile de le lâcher avant de savoir la fin qui malheureusement laisse un goût d'inachevé. Je pense que l'auteur n'a pas voulu trop affirmer les choses sur un sujet extrêmement délicat. Mais on sent sa révolte tout au long du livre et les passages au Mozambique sont sublimes avec de belles descriptions sur l'atmosphère d'un pays qu'il connaît à merveille. Bref, une lecture plaisante qui donne envie d'en lire d'autres surtout si tu dis qu'il y en a de bien meilleurs...
Quant à Hiver arctique, j'ai moins accroché. Le livre manque incontestablement de rythme ce qui est préjudiciable pour un polar. L'enquête est mené au rythme de l'hiver arctique... Et puis elle est extrêmement classique dans sa construction. En revanche, ce qui est intéressant, c'est le cadre, l'Islande en hiver, ça a l'air sombre... Et puis ce personnage du flic solitaire en galère familiale est toujours sympathique. On découvre aussi la société islandaise et ses problèmes d'intégration, un sujet universel apparemment... Une lecture assez plaisante au final mais rien de bien révolutionnaire!
En conclusion, pour les vacances, les polars, c'est toujours sympathique. Maintenant, place à la rentrée et à nos nouvelles lectures!
C'est bien dit !
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec Danielle, j'ai préféré les précédents romans. Petit bonus à "La femme en vert". Je l'ai prêté à mon père lorsqu'il a été en Islande, et il a aimé le lire "en condition" !
RépondreSupprimerOk Clara, je t'envoie Hiver arctique avant la fin de la semaine (faut juste que je trouve le temps de passer à la poste, lol). Bises
RépondreSupprimerSuper ! Je suis gâtée !
RépondreSupprimerJe suis en retard mais j'ai une excuse ! Je viens juste de retrouver une connexion internet.
RépondreSupprimerJ'ai lu les deux livres et ma préférence va à celui de Mankell. On peut dire que j'ai dévoré le Cerveau de Kennedy. Je l'ai trouvé bien construit, avec de nombreux changements d'ambiance du fait des voyages de Louise. Il est très agréable à la lecture. Et l'histoire m'a tenu en haleine de bout en bout. J'aurais aimé que le problème du sida en Afrique et du travail des laboratoires soit un peu plus approfondi, mais finalement le flou entretenu par Mankell participe à l'ambiance. La fin ne m'a pas déçu. Je trouve qu'elle nous laisse sur cette sensation de mystère et de danger qui plane tout au long de l'histoire. En résumé, tu l'auras compris Le cerveau de Kennedy a été pour moi un excellent moment de lecture.
Hiver arctique par contre ne m'a pas plu. Sa lecture m'a même ennuyé et j'ai eu du mal à le finir. L'histoire manque de rythme, j'ai trouvé que le traitement de l'immigration était une succession de lieux communs qui n'apporte rien à l'histoire et je n'ai pas réussi à m'intéresser aux personnages.Mais sa lecture m'a permis de découvrir la littérature islandaise que je ne connaissais pas !