Soit quatre trentenaires tendance blasée, convaincus par l'un des leurs, Lewis, de partir dans une équipée aventureuse en canoë sous sa houlette. Il s'agit a priori d'un interlude rafraîchissant dans leurs vies, un petit goût de pionnier au coeur de splendides gorges à peine cartographiées, un défi à relever et un moment de camaraderie bienvenu.
"On la joue façon survie post-atomique, hein ?"
Mais en réalité, dès le départ, cette innocente escapade sent le plan foireux à plein nez. Et soudain, le périple bucolique bascule dans le drame et le thriller, installant son lecteur dans un malaise grandissant et un suspense intenable ; on halète en suivant les personnages qui, poursuivis, tentent tant bien que mal ... de sauver leur peau.
Prix Médicis étranger 1970, James Dickey maîtrise de bout en bout son récit, au sein du cadre époustouflant de l'Amérique grandeur nature (merci Gallmeister d'offrir ce regard sur le nature writing, à contre-courant des clichés). Délivrance est littéralement captivant, et son écriture, très cinématographique, vous plongera illico dans cette aventure macabre.
Une chose est sûre : vous ne ferez plus jamais de canoë de la même façon. Si vous avez aimé Délivrance, même esprit, même genre d'ambiance avec Le signal, de Carlson, déjà chroniqué.
"Je me sentais formidablement bien, et la peur était au coeur de cette sensation : la peur et l'anticipation. Aucun moyen de savoir comment ça finirait."
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Réagissez !