Le Chinois, Henning Mankell - Improbable enquête sino-suédoise


Il est des auteurs que l'on retrouve avec plaisir, et qui déçoivent parfois un peu (cf. Joyce Carol Oates avec Une troublante identité). C'est le cas avec ce Mankell plutôt sans saveur, à mon goût.

Pourtant, l'intrigue était accrocheuse. Un meurtre de masse - la décimation d'un village entier - est découvert au fin fond de la Suède. L'affaire ébranle le pays, d'autant qu'il y a très peu d'indices, si ce n'est le fait que toutes les victimes sont parentes, ainsi qu'un mystérieux ruban rouge retrouvé sur les lieux du crime. Birgitta Roslin, une juge fatiguée, a perdu ses parents adoptifs dans le massacre. Par hasard, elle retrouve la piste du ruban, qui la conduit en Chine, dans les méandres de la corruption d'Etat, autour d'une affaire qui dépasse largement la simple vengeance.

Alors, pourquoi ça ne marche pas ? Déjà, Birgitta est bien gentille, mais ce n'est pas Wallander ; et la policière en charge de l'enquête, Vivi Sundberg, est totalement antipathique. Ensuite, Mankell veut trop en faire, et, si les thématiques sont passionnantes (le coolie trade, cet esclavage des Chinois enlevés puis vendus ; la transition économique chinoise, envisagée dans toute la brutalité de ses conséquences sociales ; les tensions internes au Parti Communiste Chinois ; l'essor de l'influence chinoise en Afrique - on retrouve bien là le Mankell qui réside à Maputo la moitié de l'année), il n'en demeure pas moins qu'on frise par moments l'ennui (le très long récit de l'épopée du jeune Chinois) voire l'indigestion.

En bref, un Mankell sans conteste original, mais assez mineur. Si vous ne connaissez pas, le mieux est de commencer par des titres classiques, qui ont fait leurs preuves, comme La lionne blanche ou Le retour du professeur de danse.

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