Rouge-Gorge, Jo Nesbo - la vengeance est un plat qui se mange (très) froid


Depuis bien longtemps se creusait un trou dans ma culture polar contemporaine, Jo Nesbo. Sans raison apparente, je n'étais pas tentée. Et puis j'ai même été refroidie par de mauvais polars venus du Nord, à l'époque de la grande vogue du policier septentrional qui a aussi promu des oeuvres très moyennes (j'ai par exemple beaucoup de mal avec Camilla Lackberg que je trouve très surévaluée).

Et puis j'ai découvert Nesbo avec Rouge-Gorge. Intrigue, construction, personnages : sur le plan littéraire c'est infiniment mieux, plus proche d'un (désormais) classique du genre comme l'excellent Mankell, avec ce roman qui s'inscrit dans la lignée de l'exploration du passé trouble des pays scandinaves lors de la Seconde guerre mondiale - voir les romans de Sofia Oksanen, ou encore Opération Fritham ou même Le retour du professeur de danse, pour citer à nouveau Mankell.

Alors que le président américain est en visite d'Etat en Norvège, Harry Hole, le personnage-phare de Nesbo, mène l'enquête sur l'entrée clandestine sur le territoire d'un fusil d'assaut exceptionnel, le Marklin. Et ce, alors même qu'un défunt tireur d'élite de la Seconde guerre mondial, surnommé en son temps "Rouge-Gorge" semble refaire parler de lui, le tout dans le cadre d'une enquête sur les milieux néo-nazis norvégiens, sur fond de réminiscences vieilles de 70 ans.

Timing et construction maîtrisés, écriture sèche et nerveuse collant parfaitement à l'intrigue, personnage principal vraiment fouillé et pas à une contradiction près (humain, quoi), rythme impeccable. Ca tourne, et ça tourne même très bien. Du thriller-polar de vraiment bonne facture.

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