Guide de l'incendiaire des maisons d'écrivains en Nouvelle-Angleterre, Brock Clarke


Le Mange-Livres reprend ses activités après un gros pic d'activité dans le domaine professionnel qui m'a amené à empiler les livres déjà lus et à lire, et qui m'a obligé à me coucher plusieurs soirs d'affilée sans lire la moindre ligne (ce qui arrive aussi fréquemment qu'une éclipse totale de soleil visible depuis le pôle Sud ou à peu près).

Sam Pulsifer a tout d'un raté de compétition. Il a incendié (et encore, accidentellement) la maison d'Emily Dickinson à Amherst, une charmante bourgade du Massachussets dans laquelle il vivait avant de devoir passer quelques années à l'ombre suite à son crime odieux. Je ne dévoile rien : tout ça, c'est Sam en personne qui nous le balance dès le départ.

Mais c'est loin d'en être terminé. Car, bien que Sam croit avoir payé sa dette à la société et pense pouvoir reconstruire sa vie (en taisant bien sûr son casier judiciaire), que le passé ressurgit sous la forme du fils des victimes de l'incendie, qui vient lui demander des comptes. A la dérive face à ces révélations, Sam trouve refuge chez ses parents, où il découvre que, pendant toutes ces années, toutes sortes de gens plus bizarres les uns que les autres lui ont écrit des lettres pour lui demander d'incendier d'autres maisons d'écrivains. Ces maisons d'écrivains, qui, justement, brûlent ces derniers temps ... et bien que Sam n'y soit pour rien, il a malheureusement pour lui la dégaine du coupable idéal.

Sympathique conte moral, enlevé et assez drôle. Il faut dire que j'ai un faible pour les anti-héros pathétiques, surtout quand ils ont le don de se fourrer dans des situations compliquées - voir par exemple Argent facile. Qui plus est lorsque leur histoire personnelle est totalement dictée, dominée (voire ici détruite) par les livres et la littérature. Difficile d'en dire plus, au risque de dénaturer ce charmant et loufoque moment de lecture.

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