Si vous cherchez un polar, passez votre chemin, car ce n'est pas ça ... et c'est beaucoup mieux que ça.
"Vertes collines ondoyantes, lacets de rivière boueuse, étendues de forêts que seule déchirait la ville de Buell et son aciérie, elle-même une vraie petite ville avant qu'elle ferme en 1987 et soit partiellement démantelée dix ans plus tard ; elle se dressait maintenant telle une ruine antique, envahie d'herbes aux cents nœuds, de célastre grimpant et d'ailante glanduleux."
Agréable surprise donc, pour ce roman a priori sans prétention. Isaac, jeune homme brillant, et Billy, son copain tas de muscles, se trouvent bien malgré eux mêlés à un meurtre : pour défendre Billy, Isaac a frappé à la tête son agresseur, le laissant pour mort dans une ancienne zone industrielle de la vallée déshéritée et anciennement sidérurgique de la Mon. Billy est rapidemen accusé du meuretre, tandis qu'Isaac est parti sur les routes tel un Kerouac moderne, à la rencontre de sa propre vie. Sur la trame de fond de ce fait divers, Philipp Meyer parvient à tisser un roman du désespoir et de l'espoir à la fois, de la finitude et du recommencement.
Puissance de la poésie des friches industrielles, roman social, roman moral. Le cocktail détonne, sur fond d'amitiés adolescentes, avec en bouche le goût métallique des choses qui ont été et ne sont plus. Partir ou rester dans la vallée qui meurt : les personnages, attachants malgré (ou plutôt à cause) de leurs faiblesses, se débattent avec leurs doutes et leurs espérances ; la déchéance comme la rédemption ne sont jamais vraiment loin, et le courage ne se trouve pas forcément là où l'on croit.
"La route principale du sud de Buell quittait la rivière pour traverser une vallée encaissée, c'était une étroite voie rapide,bordée de part et d'autre d'arbres en rang serré ; hameaux désertés, stations-service abandonnées, mine de charbon épuisé au long déroulé de terrils, un infini de dunes grises et sèches sur lesquelles même les mauvaises herbes refusaient de pousser. Les nids de poule secouaient bruyamment la vieille Plymouth ; Grace pensait à Bud Harris, est-ce que ça servirait ou desservirait Billy de l'appeler ? Elle se demanda si son fils avait tué quelqu'un."
"Vertes collines ondoyantes, lacets de rivière boueuse, étendues de forêts que seule déchirait la ville de Buell et son aciérie, elle-même une vraie petite ville avant qu'elle ferme en 1987 et soit partiellement démantelée dix ans plus tard ; elle se dressait maintenant telle une ruine antique, envahie d'herbes aux cents nœuds, de célastre grimpant et d'ailante glanduleux."
Agréable surprise donc, pour ce roman a priori sans prétention. Isaac, jeune homme brillant, et Billy, son copain tas de muscles, se trouvent bien malgré eux mêlés à un meurtre : pour défendre Billy, Isaac a frappé à la tête son agresseur, le laissant pour mort dans une ancienne zone industrielle de la vallée déshéritée et anciennement sidérurgique de la Mon. Billy est rapidemen accusé du meuretre, tandis qu'Isaac est parti sur les routes tel un Kerouac moderne, à la rencontre de sa propre vie. Sur la trame de fond de ce fait divers, Philipp Meyer parvient à tisser un roman du désespoir et de l'espoir à la fois, de la finitude et du recommencement.
Puissance de la poésie des friches industrielles, roman social, roman moral. Le cocktail détonne, sur fond d'amitiés adolescentes, avec en bouche le goût métallique des choses qui ont été et ne sont plus. Partir ou rester dans la vallée qui meurt : les personnages, attachants malgré (ou plutôt à cause) de leurs faiblesses, se débattent avec leurs doutes et leurs espérances ; la déchéance comme la rédemption ne sont jamais vraiment loin, et le courage ne se trouve pas forcément là où l'on croit.
"La route principale du sud de Buell quittait la rivière pour traverser une vallée encaissée, c'était une étroite voie rapide,bordée de part et d'autre d'arbres en rang serré ; hameaux désertés, stations-service abandonnées, mine de charbon épuisé au long déroulé de terrils, un infini de dunes grises et sèches sur lesquelles même les mauvaises herbes refusaient de pousser. Les nids de poule secouaient bruyamment la vieille Plymouth ; Grace pensait à Bud Harris, est-ce que ça servirait ou desservirait Billy de l'appeler ? Elle se demanda si son fils avait tué quelqu'un."
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