L'arrière-saison, Philippe Besson

"Les arrière-saisons ont parfois quelque chose de déchirant".

L'été brille de ses derniers feux dans la petite ville de Chatham, Cape Cod, et sur le bar chez Phillies. C'est là que quatre personnages croisent leurs solitudes, comme dans le tableau d'Hopper, Nighthawks, qui a inspiré son roman à Philippe Besson.

Louise boit un Martini accoudée au bar de Ben. Elle attend son amant. Mais voilà que c'est Stephen, et avec lui tout son douloureux passé, qui ressurgit.

Pour mon premier Philippe Besson, me voilà plutôt désappointée. Moi qui m'attendais à un ton plus intello, je me retrouve à lire un roman assez plat, plutôt prévisible. Bien sûr il y a ce très joli titre, qui colleparfaiteent au tableau d'Hopper et souligne plus encore son pouvoir d'évocation, laissant en suspens des situations silencieuses derrière lesquels chacun peut imaginer une histoire. En l'occurrence, celle que Besson construit ne recoupe pas du tout ma propre hypothèse. Qu'à cela ne tienne, j'entre dans son jeu en confiance.

Il faut reconnaître que Besson relève le pari de l'exercice de style, et capte bien ce quelque chose indéfinissable, cette ambiance si spécifique qui conduit à reconnaître Hopper au premier coup d’œil. Et, de ce point de vue, les ouvertures de chapitre sont particulièrement réussies, empreintes de mélancolie, évoquant d'ailleurs d'autres toiles d'Hopper, et même ses aquarelles. Mais pour le reste, c'est téléphoné et trop banal à mon goût et je trouve le style agaçant au possible. Que savuer ? Peut-être le personnage du serveur, qui se détache quelque peu ; et la narration, qui procède par petites touches d'une manière quasi-impressionniste, répondant au caractère suggestif des oeuvres d'Hopper.

Oserais-je dès lors réessayer Besson avec son En l'absence des hommes encensé par la critique ?

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