Storyteller, James Siegel

Tom Valle a atterri, après ses dernières péripéties, dans un sacré placard : après avoir travaillé pour un journal prestigieux, le voici qui couvre les anniversaires et autres faits divers pour le Littleton Journal, la feuille de chou d'un trou californien. Ce "raconteur d'histoires" s'inscrit dans la longue lignée des ratés sympathiques (voir par exemple les anti-héros de Salem dans Aller simple ou Nager sans se mouiller).

Il faut dire que Tom Valle a la mauvaise habitude de baratiner (et pas qu'un peu). Après un premier article "imaginé", il enchaîne les mensonges. "Ça passa comme une lettre à la poste. D'autres articles suivirent, produits à un rythme soutenu, éblouissante anthologie d'écrits à la foisonnante créativité." Ce qui lui vaut d'être découvert, viré, et d'atterrir dans un petit journal.

Mais voilà qu'il débusque ce qui paraît être le scoop du siècle. Seulement voilà, il a perdu toute crédibilité dans la monde du journalisme : c'est la vieille histoire de Pierre et le loup. Entre solitude et paranoïa croissante, il mène difficilement son enquête. "Je commençais à relier les points entre eux - ici et là je traçais des lignes tremblotantes mais c'était comme dans ce rêve que j'avais fait : chaque fois que j contemplais le dessin à moitié complété, il disparaissait." 

Appâtée par une critique plutôt positive de l'Obs, j'ai pourtant été déçue par Storyteller. L'idée est bonne (d'ailleurs le roman se rattrape plutôt sur la fin), mais le récit est redondant, le personnage trop pathétique pour être tout à fait attachant, et l'auteur pourrait jouer davantage sur les doutes que soulève l'enquête de Valle (est-il fou ? est-il incompris ?). Bref, un pageturner estival pas vraiment tout à fat efficace ; plutôt quelconque à mon sens, malgré une superbe maquette et des critiques presses élogieuses. Mais néanmoins un jalon de plus dans mon Objectif Lune.

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