La fausse maîtresse, Honoré de Balzac

Le thème est comme toujours simple et classique, et comme toujours Balzac le transfigure.

"On peut sauver la vie à un homme et le tuer après, si nous trouvons en lui un mauvais compagnon ; mais ce qui rend les amitiés indissolubles, nous l'avons éprouvé : chez nous, il y a cet échange constant d'impressions heureuses de part et d'autre, qui peut-être fait sous ce rapport l'amitié pls riche que l'amour."

La Fausse maîtresse raconte l'histoire d'un homme amoureux de la femme de son ami. Cet homme, c'est le comte Paz, un Polonais émigré en France, ami dévoué du comte Laginski, et follement épris de sa jeune épouse, Clémentine Laginska.

"Vous seule êtes le juge de cette terrible scène où j'ai pu refouler amour, désir, les forces les plus invincibles de l'homme sous la main glaciale d'une reconnaissance qui doit être éternelle."

Pris entre des sentiments contradictoires - sa fidélité à un ami pour lequel il donnerait sa vie - et sa folle passion pour la jeune femme, il entreprend l'élaboration d'un savant mensonge, celui d'une liaison avec Malaga (ladite fausse maîtresse, donc), une écuyère de bas étage, qui suscitera le mépris de Clémentine.

Une belle histoire d'occasions manquées, où la tension des sentiments disparaît sous les exigences de la morale et du paraître. Et c'est très bien exécuté, dans le plus pur style balzacien.

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