Aller simple, Carlos Salem


Octavio est en vacances dans une station balnéaire marocaine quand, soudain, sa tyrannique femme Dorita meurt. Aussitôt, un vaste champ de possibles, s'ouvre, vertigineux, devant lui, sans qu'il sache bien quoi en faire.

C'est sans compter la rencontre avec Soldati, un Argentin haut en couleurs, débrouillard en diable ("Il n'y a rien qu'un Argentin ne puisse réparer avec un bout de fil de fer"), désargenté mais flambeur, car, comme dirait l'autre, "s'il y a de la misère, qu'elle ne se fasse pas remarquer". Ce gentil escroc débarque dans la vie bien rangée d'Octavio, qui se retrouve bientôt poursuivi par un Bolivien très en colère et ses sbires tout droit sortis d'un film d'action pour un butin qu'il ne possède pas.

"Je me demandais si je pouvais me fier à un type qui avait tout abandonné pour aller vendre des glaces dans le désert."

De bordel chic en club de vacances, en passant par des villages désolés et des campements hippies, s'engage alors une poursuite dans l'Atlas marocain, avec la Coupe du monde de football en stéréo.
 Carlos Salem balade son lecteur dans une aventure rocambolesque et pleine de délicieux rebondissements. Avec un certain panache et surtout une grande tendresse envers ses personnages (un prix Nobel qui n'a jamais écrit, un baba cool brutalement métamorphosé en légende du tango décidée à tuer Julio Iglesias, toute une panoplie de loosers qui retrouvent une dignité), avec une drôlerie inégalée, Carlos Salem mène cette course-poursuite à train d'enfer.

A lire avec un tango de Gardel en arrière-plan, pour l'ambiance.

"- Je ne sais toujours pas pourquoi on est partis, objectai-je.
- Parce qu'il y a toujours un moment où il faut partir, Octavio. Vous ne savez toujours pas, à votre âge, que la vie est un aller simple ?"



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