Mort d'un trimardeur, Arthur Upfield



Merino, au beau mitan du bush australien : sa poignée d'âmes, ses quelques mètres de route asphaltée, ses cabanes en taule ... et son meurtrier. C'est ici qu'échoue Napoléon Bonaparte, dit "Bony", un fin limier métis, pour tenter de résoudre une énigme apparemment insoluble, en tous cas pour la police classique, qui ne connaît pas le langage des hobbos et ne sait pas déchiffrer les signes de la brousse.

Car Napoléon Bonaparte a ses méthodes bien à lui pour élucider ce cas de meurtre. "Ici, dans la brousse, Redman ne valait même pas Gleeson, car l'agent était incapable de reconnaître les traces de n'importe quel cheval, de le suivre pendant des kilomètres et de faire la différence entre des empreintes de chien et de renard".

Bony mène donc l'enquête en homme patient et qui attend son heure : "Pourquoi devrais-je foncer tête baissée pour aller poser telle ou telle question à des tas de gens ? Alors qu'il me suffit de garder mes yeux et mes oreilles ouverts, et de faire travailler mon simple bon sens jusqu'au moment où le meurtrier de George Kendall et de ce trimardeur se révèlera être la raie pastenague prisonnière dans mes filets".

Il y a le côté vintage - ça, c'est rigolo. Il y a le côté polar ethno - ça, ça dépend des fois ; lourdaud par moments, mais en même temps assez fascinant, et puis, on apprend une foultitude de choses.Il y a le côté nature writing - pas mal. Pas complètement emballée, j'ai mis des semaines à le lire (bon, avec d'autres livres en même temps mais quand même), un peu mieux sur la fin, où je suis presque conquise par la poésie des moulins à vent, mais bon.

"Il n'y poussait ni un brin d'herbe, ni une broussaille. Le vent venait de la droite, de l'ouest, un vent régulier qui devait atteindre les vingt-cinq kilomètres à l'heure. Il projetait contre la Muraille les grains de sable soulevés par les sabots de son cheval, et noyait dans une brume blanche les courbes des sommets sur lesquels reposait le ciel bleu. Le soleil était chaud et agréable sur ses bras nus, son cou, sa joue droite, et, de temps en temps, Bony gonflait sa cage thoracique pour respirer profondément. Il avait envie de chanter car il se sentait d'humeur joyeuse."

Et, mine de rien, ça s'inscrit dans le cadre du défi God save the livre ... et ça fait avancer le Challenge ABC !

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