D'abord, il y a le titre, étrangement poétique comme l'univers de Calvino, sous le charme duquel je suis tombée en lisant un papier sur la littérature italienne d'après-guerre.
Ensuite, il y a Pino, ni tout à fait un enfant, ni tout à fait une grande personne, qui grandit dans la ruelle sordide d'une ville qui semble bien être San Remo.
"- Loup Rouge, écoute Loup Rouge : pourquoi tu veux pas m'emmener avec toi ?
- Parce que t'es un gosse, voilà."
Par suite d'une aventure rocambolesque, Pino se retrouve dans le maquis de l'arrière-pays, au sein d'une brigade de partisans réunissant tous les ratés du coin. Mais il a auparavant enterré son P 38, un revolver qu'il a dérobé à un marin allemand, dans un endroit secret, un sentier où les araignées font leur nid, "un endroit qui n'est qu'à Pino, un endroit magique".
Le sommet du Monte Bignone, dans l'arrière-pays de San Remo
Premier roman d'Italo Calvino, écrit dans l'immédiat après-guerre, Le sentier des nids d'araignée est un peu à part dans son oeuvre. C'est un roman davantage ancré dans la réalité que Le vicomte pourfendu par exemple, mais pour autant loin d'être réaliste. Le sentier des nids d'araignée s'appuie sur l'expérience de partisan de Calvino, mais reste avant tout un récit onirique où point déjà le style inimitable de l'auteur italien.
"Pino aurait envie de lancer le faucon dans le grand ciel de la vallée et de le voir ouvrir ses ailes, s'élever en volant, tourner au-dessus de lui et disparaître dans le lointain. Et Pino, comme dans les contes de fées, courrait après lui par monts et par vaux, pour arriver enfin dans un pays enchanté où tout le monde serait gentil. Au lieu de cela, il dépose le faucon dans la fosse et fait tomber sur lui un peu de terre, du dos de sa bêche".
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