La pluie, avant qu'elle tombe, Jonathan Coe


Le dernier roman en poche d'un Jonathan Coe dont j'avais beaucoup aimé La Maison du sommeil, Bienvenue au club, ou encore l'excellent Testament à l'anglaise.

Rosamond, une vieille femme, vient de se suicider. Elle laisse pour une jeune femme aveugle vingt photographies, accompagnées de quatre cassettes audio où elle les commente successivement. Ces photos retracent l'histoire de sa vie, à petites touches, formant un tableau presque impressionniste sur l'obsession du passé et de l'éphémère.

C'est diablement simple et complexe à la fois ; c'est le tableau général, autant que les petits détails qui sont signifiants ; une finesse incroyable dans l'analyse des sentiments, amour, haine, indifférence, la frustration, la fragilité des êtres et des existences.

Il faut se rendre à l'évidence, j'ai un petit peu moins accroché à ce dernier opus, peut-être un peu plus banal que les premiers romans. Le principe de la construction est original et accrocheur - c'est toujours une qualité des romans de Coe, véritable architecte qui entrecroise habilement les fils de l'intrigue, finissant par tisser une étoffe remarquable et originale, qui anime le cadre choisi, presque rigide dans sa construction. Peut-être ce roman-ci est-il légèrement moins rythmé que les précédents. Peut-être aussi que le ton, nettement plus mélancolique, plus grave, m'a entraîné sur la mauvaise pente ? Il n'en reste pas moins qu'il y a une certaine grâce dans ce patchwork très subtil, et que c'est une rudement bonne lecture, et je ne voudrais pas vous décourager de découvrir ce chouette auteur si vous ne le connaissez pas.

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