Le diable de Milan, Martin Suter


Encore un bouquin retardataire de cet été, qui sera donc expédié un peu rapidement.

J'avais déjà lu un premier roman de Martin Suter, Small world, que j'avais trouvé sympathique, et plutôt pas mal construit. L'histoire tourne autour d'un homme, au service de la même famille depuis de nombreuses années, atteint de la maladie d'Alzheimer. La matriarche de la famille le met à l'écart, et est bien résolue à le faire taire. Quel secret détient-il sur la famille ? Comment réussira-t-il à percer le voile de ses souvenirs ? Un roman qui m'a touché par ce traitement de la maladie, finalement pas encore très courant en littérature, et qui m'a permis d'apprendre plein de choses.

Le diable de Milan est un peu dans le même genre. On retrouve au coeur du roman une petite énigme pas si tarabiscotée et presque crédible, qui stimule la lecture autour du problème de sa résolution. Le style n'a pas de grande prétention, mais il est relativement efficace, et, en définitive, tout cela se lit très bien.

Evidemment, le sujet n'est pas grand chose à voir. Une jeune femme immensément riche a racheté et rénové un hôtel dans les Alpes suisses. Elle a constitué une équipe de choc apte à faire tourner ce palace de grand luxe façon "remise en forme" ; parmi le personnel, Sonia, une physiothérapeute, qui est le personnage que l'on suit, essaye, entre deux hallucinations, de refaire sa vie en décrochant de l'acide. Très vite, les travailleurs de l'hôtel se rendent compte que quelque chose ne tourne pas rond dans le fonctionnement de l'hôtel. Les actes malveillants et pour le moins mystérieux se multiplient de manière inquiétante : qui peut bien avoir intérêt à empêcher le développement de l'hôtel ?

Sans être très brillant, c'est un roman bien sympathique, parfois pour l'été ou un week-pluvieux. Un moment de délassement pas désagréable en perspective ; quelques retournements un peu prévisibles, mais la plupart du temps une lecture rythmée par des rebondissements presque à la manière d'un feuilleton. Une fin pas nécessairement convaincante, mais cela c'est à vous de voir. Une ambiance malgré cela curieuse, entre ennui, morosité et atonique, qui évoque un peu le grinçant film "Bienvenue à Cadavres-les-Bains", un espèce de polar autrichien totalement décalé.

Si vous avez aimé Le diable de Milan, vous pouvez essayer, du même auteur, Lila, Lila.

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