L'échec, James Greer


"Comme si tout le monde ne trichait pas au Monopoly, sinon le jeu n'en finirait jamais."

Dans une Californie de carte postale, Ed Memoir est prêt à tout pour trouver les fonds nécessaires au financement du prototype du Pandémonium, une technologie potentiellement révolutionnaire ... mais potentiellement seulement. Prêt à tout donc, y compris à des actes répréhensibles tels qu'un braquage. Alors autant établir un plan bien huilé ... au moins potentiellement.

Le scénario est implacable, malgré (ou peut-être à cause) de son ordre chronologique bouleversé. On sait, dès le départ, que le braquage du bureau de change coréen est un fiasco - comme nous le rappellent le titre général et les chapeaux de chacun des chapitres, tous situés dans le temps (avant, après, juste avant, trois semaines après, cinq mois avant, trois jours après).

"Attention : ce qui suit est de nature à gâcher l'intrigue".

Hilarant, tordant, et terriblement bien construit avec ses dialogues excellents, L'échec brille d'efficacité et de drôlerie. Le héros - ou plutôt l'anti-héros est doté d'un copain Billy plus bête que méchant, d'une copine femme fatale qui n'est pas sans évoquer la Jessica du Livre sans nom, et d'un ennemi odieux, vicieux et revanchard à souhait. Bref, dans ce roman qui tient de Westlake (mais en dépoussiéré), le lecteur jubile d'un plaisir coupable mais ô combien bon.

Un échelon de plus vers mon Objectif lune.

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