Les grands-mères, Doris Lessing

Le court roman par lequel j'ai découvert la prix Nobel (2007) Doris Lessing il y a maintenant un moment ... et qui m'a tout de suite placée sous le charme de cet auteur fabuleuse.

"Elle avait été amoureuse de Tom, et puis de Ian, puis de nouveau de Tom, pour leur beauté, leur aisance, et quelque chose de plus, un air comblé, comme s'ils avaient baigné toute leur vie dans un plaisir qui s'exprimait à présent sous forme d'ondes invisibles de contentement"

Lil et Roz sont depuis toujours inséparables ; grands-mères aujourd'hui, elles sont toujours de balles femmes, et chacune s'est vaguement éprise du fils de son amie. Un "rectangle amoureux" troublant, dans lequel interviennent aussi les belles-filles, débouchant sur une ambiance sulfureuse.

"Elle nourrissait des pensées hostiles à l'encontre de Mary, qui avait épousé l'un des fils, mais elle savait que c'était par jalousie. Elle se justifiait ainsi : " Si elle était assez bonne pour eux, je n'aurais rien contre elle. Simplement elle ne leur arrive pas à la cheville. "

Une finesse psychologique à peine croyable et franchement séduisante, sous une écriture fluide et d'une simplicité apparente, où la légèreté d'une après-midi en terrasse vire à la critique décapante des relations familiales. Il n'y pas à dire, c'est du grand talent ! A compléter, pour ceux qui ont la chance de ne pas l'avoir encore lu, par le très beau Un enfant de l'amour ou Victoria et les Staveney avec lequel j'ai moins accroché.

Commentaires

  1. J'ai beaucoup aimé ce roman. il pose d'innombrables questions et égratigne bien des préjugés.

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    1. C'est vrai. J'ai beaucoup aimé le côté provocant et ambigu et en si peu de pages, Lessing parvient à installer ce climat : c'est incroyable !

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