Par un matin d'automne, Robert Goddard


"D'instinct, elle pressent que ce voyage apportera des réponses à certaines questions jamais éclaircies".

 Leonora a grandi dans un manoir, élevée par son abominable belle grand-mère dans l'épais mystère entourant la mort de ses parents et de sa naissance qu'elle sait illégitime. Mais cela ne cacherait-il pas un vilain secret ?

Je suis au départ peu emballée par ce récit peu crédible, pour ne pas dire assez niais par moments. Et puis on se laisse prendre par le fil de l'histoire, même si les personnages (par exemple l'odieuse et vénéneuse belle-mère ou la pure Leonora) sont franchement taillés à la hache. On finit pourtant par s'attacher à ces jeunes hommes broyés par la guerre. "A mes yeux, la guerre était une grande aventure à ne pas manquer. Vous imaginez que l'on ait pu penser pareille sottise, comme je le faisais en 1914 ? J'étais fou ... Mais quel jeune homme de vingt-deux ans ne l'est pas ? La folie méritait-elle une telle sanction ? Je ne le crois pas."

Alors évidemment on ne s'ennuie pas, puisqu'on va de révélation en révélation, souvent plus invraisemblables les unes que les autres. Et il faut bien reconnaître qu'on est parfois surpris. "Il faut savoir distinguer un benêt de quelqu'un qui fait l'âne pour avoir du son", nous dira un personnage plein de bon sens.

Le changement d'époque, avec un monde qui vacille à la fin des années 1910, est relativement bien saisi, notamment au travers du personnage du père : "C'était un homme grand, aux cheveux blancs et au dos un peu voûté. Son visage ridé exprimait une dignité muée, au fil des ans, en gravité. La guerre avait emporté, en même temps que son fils, nombre de ses certitudes. La fin de l'époque victorienne l'avait laissé perdu dans un monde qu'il ne comprenait plus et où son chagrin exprimait difficilement son accablement, sa profonde solitude".

Pour autant, c'est loin d'être inoubliable. Cela reste tiré par les cheveux, inutilement tarabiscoté, et assez mièvre dans l'ensemble, en dépit de quelques bonnes idées (mal exploitées). Dans le même genre, Un long dimanche de fiançailles est incomparablement supérieur. Et voilà que j'avance dans mon défi God save the livre !

"Les gagnants, dans une guerre, sont ceux qui n'y ont pas participé".

Dans le même genre mais en mieux : De pierre et de cendre, Linda Newbery.

Commentaires

  1. Lecture virevoltante, écriture bien menée, roman à tiroirs, foisonnant d'énigmes. On nous mène par le bout du nez et déclenche une certaine anxiété car nous voulons connaître la vérité.

    http://pasiondelalectura.wordpress.com/2013/07/07/par-un-matin-dautomne-de-robert-goddard/

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