Mangez-le si vous voulez, Jean Teulé


"Quelque chose au fond du coeur lui monte qui ressemble à de la honte. Crâne entaillé et sang qui coule le long de la nuque. Coulez aussi, ses larmes, mais sans excès. Tout cela va s'arranger, il vont forcément revenir au vrai."

1870. A l'heure où l'armée française recule en Moselle devant les forces prussiennes, Jean de Monéys, jeune propriétaire de Dordogne, se rend à la foire de Hautefaye, avant de rejoindre le front. Il s'engage volontairement, quoiqu'ayant été réformé, jugé de constitution trop faible our le combat. Suite à une affreuse méprise, et dans un climat de tension extrême, il est pris, par les villageois, pour un pro-Prussien, et subit un lynchage en règle, dans lequel tout le village ou presque est impliqué.

Comme toujours et comme il aime à le faire, Jean Teulé bouscule et dérange avec ce court roman lu en une poignée d'heures. Si le déroulement des faits rend parfois la lecture difficile à supporter, avec la longue et minutieuse description du supplice de Jean de Monéys, l'ouvrage a le mérite d'interpeller le lecteur quant aux mécanismes complexes et effrayants de ce cas (réel !) d'hystérie collective, où la victime substitutive joue le rôle du bouc émissaire.

Un roman qui ne laisse pas indifférent, et qui en tous cas fait froid dans le dos.

Commentaires

  1. J’apprécie en général l’écriture et les thèmes abordés par l’auteur. Malheureusement, je n’ai trouvé ce roman à la hauteur de ce à quoi Teulé m’avait habitué. Charly 9 m’a l’air plus intéressant quoiqu’il ait suscité des avis très contradictoires. En tous cas, l’histoire du jeune Jean de Monéys racontée par Teulé n’a pas emporté mon adhésion.

    A lire sur le sujet : Le village des cannibales d’Alain Corbin qui traite du même sujet avec brio.

    Pour voir mon avis : http://livresacentalheure-alcapone.blogspot.com/2010/09/mangez-le-si-vous-voulez-jean-teule.html

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  2. Tu as raison, j'ai oublié de mentionner le Corbin, qui est très bien. Moi aussi j'ai été un peu déçue par ce Teulé, surtout après le bon opus sur Villon.

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