Des myrtilles dans la yourte, Sarah Dars


Amateurs de polars insolites, Des myrtilles dans la yourte (chez Picquier, le très bon éditeur de littérature asiatique) est pour vous. Sarah Dars, que l'on avait jusque là plutôt connue passionnée d'Inde (Bengal Hot, Nuit blanche à Madras etc.) nous entraîne ici sur les hautes terres d'Asie centrale.

D'un côté, deux touristes américains assez balourds, Ted et Larry, fraîchement débarqués en Mongolie pour mener une partie de chasse. Celle-ci tourne rapidement assez mal, du fait des incompréhensions multiples entre les occidentaux et leurs accompagnateurs mongols. Pas de quoi en référer au comité central ? Eh bien si, puisque, quelques jours plus tard, le corps sans vie de Larry est retrouvé à l'entrée d'une ancienne mine.

De l'autre, Yesügei, un vieux routier de la police d'Oulan Bator. Mis à pied en raison de ses frasques répétées et de sa difficulté à se plier aux règles du métier, il végète dans la yourte qu'il partage avec sa vieille tante. Le chef de la police, pour se débarrasser de lui, lui confie l'enquête sur la mort de Larry.

C'est le début d'un road movie à travers la steppe mongole, au cours duquel on croise un jeune inspecteur inexpérimenté, des jumeaux mystérieux, une chamane défroquée, un lama herboriste savant, des prospecteurs miniers chinois, un épicier russe, une splendide strip teaseuse, un Kazakh reconverti dans les trafics les plus divers.

"Avec le temps, l'herbe finit par devenir du lait" : la patience et les méthodes peu orthodoxes de Yesügei l'aideront à démêler les fils de l'intrigue, par l'intermédiaire du mystérieux message laissé par son frère juré dans sa yourte, sous la forme d'un bouquet de myrtilles.

Outre l'intrigue pas si mal trouvée, c'est le portrait d'une Mongolie attachante, sauvage et superbe, qui se dégage peu à peu, au travers d'une société en plein bouleversement, pour un pays animé par une géopolitique complexe (Chine VS Russie) où persiste une tradition nomade fascinante.

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