La boîte noire, Tonino Benacquista

"J'ai constaté encore une fois que la loi de l'emmerdement maximal est la plus inviolable de toutes" (page 101).

Un homme qui se voit confier, par une infirmière, la transcription de son délire comateux censé révéler la clef de son inconscient dans "La boîte noire", véritable "machine à explorer l'âme", "une chance unique de comprendre l'on est devenu ce que l'on est" ; un vieil homme demandant à être enterré près de "La volière" ; comment faire déraper le destin par "Un temps de blues" ; comment devenir fou ... ou se faire passer pour tel dans "Transfert" ; comment une rencontre ratée avec Harrison Ford peut tourner au lynchage dans "La pétition" ... c'est ce que nous concocte Benacquista dans ce petit recueil.

D'accord, je ne suis pas très bon public pour les nouvelles (sauf pour Buzzati, qui est quand même un cas à part), mais ici il s'agit de petites nouvelles délassantes et savoureuses, lues dans le bain, pendant que j'ai encore une baignoire et que je rentre encore dedans (oui, je sais, ce n'est pas durable). Bon format aussi pour les transports en commun (testé et approuvé).

On retrouve le ton tendre et noir à la fois de Benacquista (lire le très bon Malavita, si ce n'est déjà fait) ; à partir de situations banales, il projette ses personnages dans des situations qui les dépassent : finalement "la pluie ne sert qu'à déraper de sa trajectoire habituelle" (page 61). Ils s'y débattent avec plus ou moins de succès.

En bref, une petite lecture bien sympathique.

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