Faire surface, Margaret Atwood

Juste après La servante écarlate qui m'avait beaucoup plu, j'ai voulu approfondir le sujet Margaret Atwood. Un petit saut à Grenoble (j'étais alors dans la Drôme) et me voilà à nouveau plongée dans la littérature canadienne, avec un roman doté d'un joli titre "Faire surface" (Surfacing dans le texte).


De quoi s'agit-il ? Une très jeune femme revient, avec des amis, sur les lieux de son enfance. Elle a grandi à la frontière Etats-Unis - Canada, dans une région très rurale, sur une île isolée. Son père, qui vivait encore là il y a peu, a subitement disparu. C'est alertée par d'autres villageois que la jeune femme accourt dans cette région sauvage et âpre. Peu à peu, on comprend que ce n'est pas vraiment son père qu'elle recherche, mais plutôt elle-même, tandis qu'elle s'éloigne de plus en plus de ses compagnons de voyage et suit les signes mystérieux qu'elle croit trouver dans les affaires de son père.

Bien sûr, il faut prendre le rythme du bouquin, qui n'est pas trépidant. Mais une fois "coulé" dans ces temporalités particulières, on s'y fait, et on se laisse porter par une narration qui est comme détachée. Le huis clos proposé devient rapidement étrange et même oppressant et presque anxiogène à mesure que la narratrice parcourt son chemin intérieur au sein d'un Grand nord canadien en écho avec ses errements.

Mais c'est un beau roman sur la quête de soi, sur l'éveil à un nouveau contexte et à un nouveau soi-même.La relation au père imprègne ces réflexions et ces cheminements, on est dans un contexte quasi-oedipien. Un roman qui peut ne pas plaire, mais qui au moins, intrigue et interroge. Avec toujours ce ton si juste, et cette écriture dense et riche.

Surfacing - paru en 1972 - en poche chez Pavillons - 8.90 euros

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