Soie, Alessandro Baricco

L’incipit

« Bien que son père eût imaginé pour lui un brillant avenir dans l’armée, Hervé Joncour avait fini par gagner sa vie grâce à une profession insolite, à laquelle n’étaient pas étrangers, par une singulière ironie, des traits à ce point aimable qu’ils trahissaient une vague inflexion féminine »


Comment en suis-je arrivée là ?

Quoi ? Je n’avais pas encore lu Baricco ? Ma défiance envers les best-sellers, peut-être ? Ma foi, essayons quand même.

De quoi s’agit-il ?

La manière dont Joncour gagne sa vie dans son village provençal, c’est la sériciculture (la culture des vers à soie), ou, plus exactement, le commerce desdits vers à soie. Mais nous sommes en 1860 et une épidémie destructrice ravage les larves de vers à soie, qui pourrissent avant d’avoir produit le précieux fil qui fait vivre le village et ses huit filatures. Les sériciculteurs financent donc une expédition, qu’ils confient à Joncour, et qui consiste à se rendre au Japon, pays jusqu’alors extrêmement fermé (la peine de mort pour les étrangers). Après des mois de voyage, Hervé Joncour y fait une rencontre décisive, qui bouleverse son existence.

La citation

« Hervé Joncour ne s’arrêta pas de parler, mais baissa instinctivement les yeux vers elle, et ce qu’il vit , sans s’arrêter de parler, c’était que ces yeux-là n’avaient pas une forme orientale, et qu’ils étaient, avec une intensité déconcertante, pointés sur lui » (p.36)

Ce que j’en ai pensé :

Un style étranger, avec une alternance de phrases d’une longueur normale, et succession rapide de phrases très courtes, donnant une impression « hachée » que le récit ne justifie pas toujours. Un peu sirupeux à mon goût … mais il on comprend que cela puisse plaire. Il y a charmant petit côté « conte à l’ancienne », avec le retour régulier de certains éléments de récit. Cela reste léger comme de la soie, et finalement assez subtil.

Paru en italien en 1996 – en poche chez Folio, 5.32 euros – 142 pages.

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