La solitude des nombres premiers, Paolo Giordano


Où les leçons de ski et les goûters d’anniversaire tournent au cauchemar.

Où Alice ne sait que faire de son tatouage en forme de pensée, et plus tard de sa tomate farcie.

Où l’on se perd facilement et où les solitudes ne se trouvent pas.


L’incipit

« Alice Delle Rocca détestait l’école de ski. »


Comment en suis-je arrivée là ?


Séduite par ce titre étrangement poétique.


De quoi s’agit-il ?


Alice est handicapée suite à une chute à ski ; elle sombre peu à peu dans l’anorexie. Mattia a perdu sa sœur jumelle, et il se réfugie dans les mathématiques et l’automutilation. Les deux adolescents se rencontrent, confrontent leur souffrance, leur mal-être physique et leur isolement communs. Le récit alterne entre les deux personnages ; nous les retrouvons à plusieurs années d’intervalle. Entre attirance trouble, incompréhension et amitié, ils se cherchent, se trouvent, se perdent, se cherchent à nouveau.


La citation


« Les nombres premiers ne sont divisibles que par 1 et par eux-mêmes. Ils occupent leur place dans la série infinie des nombres naturels, écrasés comme les autres entre deux semblables, mais à un pas de distance. Ce sont des nombres soupçonneux et solitaires, raison pour laquelle Mattia les trouvait merveilleux. Il lui arrivait de se dire qu’ils figuraient dans cette séquence par erreur, qu’ils y avaient été piégés telles des perles enfilées. Mais il songeait aussi que ces nombres auraient peut-être préféré être comme les autres, juste des nombres quelconques, et qu’ils n’en étaient pas capables. » p.149.


Ce que j’en ai pensé :


J’accroche d’emblée avec Alice qui, comme moi, déteste le ski (mais a peut-être finalement, de meilleures raisons de le faire). Par la suite, le roman est prenant, on ne le lâche pas, mais sans être toujours convaincu. Il est délassant, mais pas indispensable. Il y a de jolies choses pour autant, et quelques trouvailles. Les mouvements complexes des âmes adolescentes, les gouffres effroyables qu’elle ouvre parfois, leur violence et leur cruauté inouïe ; la poétique fascinante des mathématiques. L’écriture est sèche, « claque » même parfois. C’est donc intéressant … surtout si l’on sait qu’il s’agit du premier roman d’un doctorant en physique théorique.


Paru en italien en 2008 – en poche chez Points – 7 euros – 343 pages.

Commentaires

  1. J'ai beaucoup aimé moi aussi malgré bien sûr les quelques imperfections, c'est toutefois un coup de maître pour un premier roman.

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  2. Je pensais déjà lire ce livre (qui se trouve dans ma wish list) et ton avis me donne encore plus envie ^^

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  3. kikoo !

    J'ai bien aimé ce livre, la fin est un peu pas triste mais décevante... Avec tout ce qu'ils ont vécu ils auraient pu être heureux. Snif...
    Bienvenue sur livraddcit.
    Biz.
    Florel.
    http://lyrique.bloguez.com

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  4. Merci pour ton commentaire ! Je ne sais pas toi, mais j'ai trouvé la deuxième moitié meilleure sur le plan littéraire que la première, qui était un poil trop "gnan-gnan".

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